IV.1 Brumes

Chapitre 4

Brumes

Les premiers rayons de soleil font leur apparition, rampant doucement par dessus les monts enneigés. Une belle journée s’annonce. Déjà, on entend le bruit mat et régulier des gouttes d’eau tombant des branches enneigées. La fin de l’hiver est proche. Les animaux aussi s’eveillent. On remarque déjà plus de traces près des points d’eau et la cacophonie matinale des oiseaux empeche toute idee de sommeil au dela de l’aube naissante. Mais de toute facon, l’heure n’est pas au sommeil. Il y a beaucoup de travail en perspective, car le long hiver a, comme d’habitude, laissé ses traces. Il faut donc reparer, reconstruire et surtout se reconstruire, car l’oppressante obscurité à laissé ses traces dans le coeur des hommes. Mais, le soleil aidant, cette oppression ne restera qu’un mauvais souvenir, pour laisser place aux joies du printemps et de l’ete.

Mes soeurs, mes amies,
l’obscurité a pris place en mon coeur il y a quelques temps. Je me suis alors introvertie, je ne sortait que rarement. Je vous ai delaissés. Je sens que je ne suis pas la seule a avoir été atteinte par cette melancholie, mais, le soleil est de retour. J’espere qu’il ballayera les dernieres ombres de vos coeurs et que ensembles, trouverons/retrouverons/garderons le plaisir a vivre en notre rugueuse mais si belle contrée. Mais cela ne sera pas forcement facile, beaucoup de travail sera necesaire. Tout le monde devra y mettre du sien. Mais ensemble, nous y arriverons. Cela j’en suis convaicue.

Bon tout d’abord il nous faut aller recolter du malt et du houblon. Nous reserves de notre boisson sacrée sont presques vides, et cela est inacceptable! Au travail les filles!

Neraia.

* * *

Grossbouf avait réussi à ravaler son incommensurable peine et annonça un jour son mariage. Les Soeurs s’y rendirent, soutenant leur ami de tout leur coeur. C’était pour elle à la fois une bonne nouvelle, et pour certaines un soulagement de le voir s’éloigner des troubles qu’elles pouvaient occasionner. La fête fût superbe et beaucoup furent émus aux larmes. Les époux recurent leurs cadeaux, et les convives furent invités à une grande chasse en terres ennemies aprèsla cérémonie, comme il en était l’habitude dans les grandes unions.

La guilde prospérait mais les Vierges sentaient un trouble s’installer entre elles: comment prendre la responsabilité des jeunes femmes qui leur était confiées alors qu’elles savaient toutes pertinement les risques qu’elle encouraient? Sans vraiment s’en rendre compte, elles parlaient entre elles seules des évènements passés, mais essayaient d’épargner les ‘nouvelles’ afin de ne pas les effrayer. Cela fût peut-être une de leur plus grandes erreurs, mais certainement qu’Odin avait souhaiter réserver à ses seules élues de telles épreuves.

Pour toutes, le temps venaient avec elles comme un fardeau parfois pesant, à l’image de leurs responsabilités. Aucune pourtant ne regardait l’avenir avec appréhension, sachant qu’elle se devaient de ne pas faillir.

* * *

“Islidnna vient et regarde Aeli déposer son armure et ses affaires de combat devant le tableau que Bryn a accroché dans la grande salle.

Elle regarde ses yeux qui semblent un peu tristes, et découvre les blessures sur ses bras, ses jambes, si rarement dénudées.

La guerrière se retourne, elle est en train de défaire les nattes dans ses cheveux.

Pour la première fois, elle semble apaisée, rousse flamboyante, nimbée des rayons du soleil perçant par la fenêtre.

Point n’est besoin de mots pour deux Soeurs qui se connaissent aussi bien.

” Je veillerais à ce que tes affaires soient en sécurité. Sache que même si tu dépose les armes, tu es toujours notre Soeur bien-aimée.”
La Vikti se dirige vers elle, pose une main sur son bras, la regarde.
” Va te reposer, tu l’as bien mérité…”

Puis se dirige vers la fenêtre et regarde le jardin jusqu’à ce qu’Aeli aie quitté la pièce.

“Par milles fois différents le sang coule comme l’eau de la rivière, pourtant toujours vive malgré les saisons.
Nuage ou poussière, chacun perpétue même malgré lui un mouvement ineffable, le cycle de la vie.
Je pense que c’est ce qu’on appelle l’Histoire, ou encore la mémoire, mais l’on ne peut jamais savoir le destin qu’Odin nous réserve…”

* * *

“Comme tous les soirs en ce moment, Psylvien, épuisée par sa journée passée à forger, rejoint sa paillasse…
Ces deux derniers mois furent plutôt calmes bien qu’éprouvants…
Comment ne pas se souvenir de l’escapade désastreuse en Albion où la mort de beaucoup fût si proche, du désespoir de la Vitki des Vierges de Wotan, Islidnna, face à son erreur lors du rituel, alors qu’elle fût trompée, et de sa désertion depuis, en un haut lieu de spiritualité afin de se ressourcer et perfectionner ses techniques…
Le dépôt des armes d’Aeli fut aussi un fait marquant, le désir de Gunn de s’émanciper et de quitter ses sœurs, la mort de Tildef en Varulvhamn et sa renaissance en un autre monde…
Grossbouf s’est marié, Psylviann à trouvé l’amour auprès de Phaelgal, jeune protégé de sa mère Orsalne… Cette même Orsalne qui grâce à Skud a réussi à ne pas laisser sa guilde millénaire mourir et semble avoir trouvé le repos auprès du jeune Chaman dévoué…
Neraia aussi semble avoir trouvé l’âme sœur… Vous avez dit Bonheur ?

Tant d’évènements…
L’entrée de 5 nouvelles sœurs…
Tant d’évènements…
Le désespoir de Brynhild loin de son élue…
Tant d’évènements…
Une alliance…
Un rêve incessant, une phrase, « souviens toi Psylvien des moments où tu étais de notre côté »…
Le refus…
« Tu étais avec nous et ne te cache pas la vérité, tu reviendras » … « NON !!! Je n’ais jamais été de votre côté !!! »
Le doute…
« Et si j’avais vraiment été Albionnaise… non… c’est impossible …»
Le souvenir…lointain…lointain…mais incessant, fort…
« Phorgen…il ne faut…que cette jeune femme sache…massacre…pas de sa faute…voir Tertta, elle pourra…aider…régression…Psylvien…notre enfant !!! NOTRE ENFANT !!! »
Le réveil en sursaut…
« – Psylvien !! Psylvien !! C’est moi !! Ivory !! … Tu as encore fait un cauchemar ma sœur, remets-toi… je vais te faire une décoction pour te calmer…
– Merci ma sœur…je ne sais pas ce qui m’arrive en ce moment, mais j’aurais vraiment besoin de voir Islidnna… si seulement je savais où la trouver… »
…Une ombre se retire subrepticement… “

“Islidnna arrive et secoue ses cheveux, prend sa plume et dépose sur le lit de sa Soeur bien-aimée un message.

‘Ma très chère Psylvien,
tu sais combien je tiens à toi, et ces mois de retraite ont été pour moi trop longs sans ta réconfortante présence.
Je suis à nouveau là et tu peux compter sur mon indéfectible soutien,
Je serais là pour t’aider, et si tu ne me trouve pas, contacte ma fille, elle chevauchera le vent comme à son habitude pour venir me chercher et m’avertir.
Ta fidèle,
Islidnna”

Isliadel, malgré les précautions que sa mère avait prises pour l’éloigner des difficultés qu’Odin imposait à la vie de Vierge de Wotan, ne fût pour autant pas épargnée. Heureuse dans l’Assemblée du Dixième jour, son quotidien se transforme alors qu’elle apprend la disparition de son unique amour, Magnusson. Le combattant aguerri ne revient pas d’une longue expédition. Résignée, elle se retire un moment, seule, pour essayer d’expier sa colère. C’est durant cette période qu’elle choisit son nom, WyrdStorm, que l’on pourrait traduite par ‘tempête du destin’.
Puis, sans consulter personne, prend une déçision qui changera le cours de sa vie.

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