Un post qui reste sur la lancée de nombreux précédents : loi, download, art numérique, échange, Hadopi, hacking… Bref autant de sujets que nous avons déjà évoqué ici au long d’articles tel Artiste numérique, Documentaires libres, et Casual Hijacking.
Aujourd’hui, quelques liens et quelques constatations sur l’état du mouvement de libération de la culture.
En intro, un lien vers l’article qui explique comment DesignModo, site d’infographie, a en 6 mois seulement, dépassé 1 000 000 téléchargements et 10 000 ventes. Impressionnant, mais quel rapport me direz-vous? Et bien le modèle de partage associé : aussi étonnant que cela puisse paraître à première vue, les produits payants que propose DesignModo ne sont qu’une très petite partie des tutoriaux, pack graphiques, et conseils qu’ils donnent, gratuitement, sur leur site. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je me suis abonnée à leurs flux, afin de parfaire mes connaissances en polices de caractères, découvrir de nouvelles techniques Photoshop, me tenir au courant de l’actualité du design web …
En matière de “nouvelle économie”, et sur la vague grandissante des cours en ligne et DIY (voir article précédent sur le sujet), DesignModo montre l’exemple d’un système florissant, essentiellement basé sur le don. A tout ceux qui pensent qu’il faut tout monétiser sur le web, afin de “maintenir l’équilibre économique”, un sacré revers. Concret, efficace, actuel.
En rebondissant sur le sujet j’ai d’ailleurs eu la mauvaise surprise il y a quelques jours de voir bloquée dans certains pays sur Youtube une vidéo que j’avais uploadée, qui comprenait en tout état de cause du “contenu de BMG”. Contenu enregistré avec une caméra mini DV, lors d’un vidéo mix live que je faisais, au Nouveau Casino, avec les bruits de la foule et une qualité sonore assez pauvre… J’en conclue que les moteurs scannant les bandes audio sur Youtube sont extrêmement performants, pour avoir au milieu de tout cela reconnu quelques morceaux. J’en conclue aussi que les droits audio sont très difficiles à cerner, étant donné le nombre incalculable de morceaux commerciaux, plus ou moins connus, plus ou moins récents, qui sont disponibles sur ce réseau social.
Du coup j’ai refait la vidéo avec une bande sonore dont j’ai les droits, ce qui me permet au demeurant de faire un petit coup de pub à SNM, artiste de mon label musical MockRadar, et à CLR Studios qui a release cette track. Un mal pour un bien me direz-vous. Si c’est bien mon point de vue, ce ne sera peut-être pas celui de l’organisateur de cette soirée, qui lui voit son line up totalement occulté par Youtube.
Devant cette censure, j’ai consulté un peu la toile au sujet d’Hadopi, histoire de me remettre au courant de l’actualité des DRM… Numérama nous annonce que la “riposte graduée augmentera de 38% en 2013”, passant les avertissements tant redoutés à 85 e-mails ou lettres recommandées par heure.
Sur Blog_Ordinaire, quelques infos sur les façons d’éviter “de se faire prendre”. Et au delà des considérations techniques que tout internaute ne pourra pas forcément saisir, une évidence : éviter de télécharger les block busters, tels les derniers morceaux de Madonna ou de Justin Bieber.
Maintenant, si on part du principe qu’Hadopi ne pourra pas, avant longtemps, traquer toutes les dizaines de milliers d’œuvres œuvres “protégées” qui sortent chaque année. Et que parallèlement, de plus en plus d’artistes, créatifs, généreux, vont donner leurs œuvres à qui veut les entendre ou les voir, sur le modèle de DesignModo, proposant uniquement une fois de temps en temps des albums complets payants, utilisables et modifiables par tout ceux qui en ont besoin (pour des vidéos d’illustration de leur book visuels, pour la création de sites webs, pour réaliser et vendre des tee shirts, qu’importe). Sans oublier que le streaming, avec l’amélioration des débits, rend le download de plus en plus superflu.
La Madonne et Bièbière eux-même seront-ils les premiers à donner leur musique pour conserver l’empire de notoriété qu’ils ont construit?
La surveillance des réseaux va-t-elle résolument se tourner ouvertement vers des buts humanistes, comme la protection de l’enfance?
Et surtout, dans quelle branche d’action publique seront reconvertis les employés d’Hadopi?
Oui, encore un billet plein de questions.
ps : le clin d’oeil pirate, c’est PB sur lequel désormais, il est de bon ton de s’afficher pour faire connaitre sa musique…
2 thoughts on “Copyright me not”