Chapitre 3
Les Nornes
Les jours s’écoulent dans la Maison des Vierges, de plus en plus fastueuse. Mais une certaine intimité qui s’était installée entre les Soeurs aux premiers temps de leur cohabitation a laissé place à la rigueur organisée nécessaire à leurs rangs. Brynhild et Aeli partent souvent chasser seules, discuttant de longues heures. Neraia s’occupe des parchemins et de la logistique. Slayanya fait d’épais livres de comptes et de prix pour son artisanat. Psylvien travaille elle aussi sans relâche. Les plus jeunes s’entraine courageusement sur les champs de bataille, et Sil est devenu plus silence que jamais.
Islidnna s’est pudiquement retirée pour cacher sa peine. Elle approfondit ses rituels runiques dans le plus grand secret, partant régulièrement dans un endroit caché afin de se recueillir, prétextant chercher un remède pour son athme.
Grossbouf, conteur le soir à la veillée, éclaire leurs mornes soirées de ses histoires incroyables.
“Le temps du Crépuscule
C’est une vieille histoire que j’entendis un soir à une veillée et celle ci me marqua a jamais. Il y a très longtemps, les géants foulaient le sol, les dragons volaient, les hommes se terraient comme des animaux, essayant de survivre dans cette hostilité. L’espèrance de vie d’un homme était courte bien plus courte qu’aujourd ‘hui. Tous les hivers la famine guettait. Mais nous n ‘étions pas les seul mal lottis. En Albion chez nos ennemis les dragons faisaient aussi des ravages. Les temps étaient sombre, les hommes en arrivaient a tuer pour un bout de pain, un bol de soupe, les plus faible disparaissaient rapidement. Le canibalisme étaient encore chose courante dans certain clan. Les hommes en ces temps ne connaissait pas les runes, Odin, n’avait pas encore accompli son sacrifice qui permit a l’homme de sortir de sa condition. En ces temps la les trolls n’étaient pas allié non plus avec les hommes. Les nains vivaient reclus.
Tout le monde n’a retenue qu’une seule Alliance, celle qui fédéra Midgard et qui est présente aujourd’hui. Mais dans ces temps reculés, une autre alliance fut faîtes. Une alliance qui aujourd’hui passerait pour une trahison. Albion, Midgard et Hibernia s’allierent une seule fois. Et qu’elle alliance mes ayeux. Et pour une fois les dieux déciderent de ne pas intervenir et de regarder les évènements qui s’annoncaient. Enfin tous, sauf un qui tiraient les ficelles dans l’ombre. Je ne citerai pas son nom, mais tout le monde le connaît.
En ces temps la le Chaos régnait et les hommes étaient bien peu de choses. Alors que les malheurs les accablaient déjà, se profilait a l’Est une nouvelle menace. En effet une armée toute puissante se dirigeait sur Midgard, ravageant tout sur son passage, aucune pitié n’était accordé.
Les 1er refugiés commençait a arriver dans nos contrées, pourtant celle-ci n’offrait guère d’hospitalité, mais il venait quand meme s’installer préférant fuir une mort certaine. La nouvelle se répandit vite, même en albion on avait peur. Car pourquoi s’arreterait-il en si bon chemin ?
C’est ainsi commence cette Histoire…
« Vingrid, un émissaire nain demande a vous voir.
Un nain ?
Oui Vingrid un nain ?
Fait le venir et apporte nous un tonneau de biere. »
Un nain, pénétre dans la demeure de Vingrid. Celui ci est assez imposant et malgres ca taille Vingrid su à quel genre de personne il avait a faire. Le nain etait tout crotté, de la boue maculait sa cote de maille ainsi que sa cape. Il etait brun, ses cheveux n’etaient pas coiffé, sa barbe non entretenue. Il devait avoir fait un long voyage. Le nain était un guerrier, ca façon de marcher, ses armes, il portait un énorme marteau da l’acier bleuté au dos, ainsi qu’une hache a ses cotes. Son visage portait de nombreuse cicatrices et le bras gauche lui manquait. En le regardant de plus pres, on pouvait voir que sa cotte de maille était abimé par endroit, sa cape et son pantalon déchiré.
Le nain fit un salut militaire.
« Salutation Vingrid chef de clan, je me nomme Tolgas le manchot, Fils de Hirgun le forgeron, Fils de Brahir Brisefer. Je suis venue t’apporter des nouvelles et me mettre a ton service. Ma famille a contracté une dette de vie vis a vis de ta famille et je suis venue honoré cette dette jusqu’à ta mort. »
Vingrid fut troublé par le propos du nain, il ne se rappelait pas pareil histoire
« Viens t’asseoir a mes cotés et sers toi de la bière. » Interpellant sa fille «Leïnaf tu conduira mon ami dans sa chambre. » se tournant vers Tolgas « tu vas aller te reposer mon ami et tu viendra me conter cette histoire et les nouvelles du monde. Prend se tonnelet de bière et repose toi »
Leïnaf attendit que le nain finisse sa bière et le conduisit dans sa chambre, ou celui ci posa ses maigres possessions.
Ces derniers étaient maussade, l’hiver était précoce, Souvent Grossbouf au lieu de préparer le repas était absorbé dans la lecture de vieux parchemins et griffonait des notes. Et quand on s’approchait pour regarder ce qu’il faisait, il rangeait ses affaires précipitament dans une besace, ne laissant rien entrevoir de son travail. Il reprennait sa besace et partait préparer la cuisine avec l’aide de toutes. Les repas étaient toujours aussi animé et l’auberge acceuillait chaque jour de nouveau visiteurs. Dont certain maintenant venait tous les soirs écouter une histoire. Chacun maintenant avait ses petites habitudes. Quand la fin du repas approchait une certaine effervécence régnait dans l’auberge et le débarrassage de table et la vaisselle était vite fait pour pouvoir s’installer et écouter la suite tant attendu. Un étranger aurait trouver cela bizarre, cocace même, mais ici cela ne dérangeait personne.
Après une bonne sieste et un decrassage en règle, peigner sa barbe ses cheveux, ses habits n’était plus la ainsi que sa cotte de maille. Il trouva des habits de remplacement. Il s’habilla mais n’oublia pas de ce ceinturer et de prendre sa hache.
Un certain brouhaha régnait dans cette grande pièce centrale. Tout le clan avait du se réunir, et effectivement de grandes tables avait été dréssées et chacun se préparait a s’installer, l’ambiance était détendu. Seul Vingrid était un peu en retrait de la fête.
Quand Tolgas sortis de sa chambre, le silence ce fit. Vingrid pris la parole « Approche mon ami et viens t’asseoir a mes cotés » Tolgas s’approcha, et s’assit a sa place. Non sans remarqué amusé qu’une chaise avait été fait a sa taille. « Mes amis je vous présente Tolgas le manchot, Fils de Hirgun le forgeron, Fils de Brahir Brisefer. Celui-ci a fait un long trajet pour nous conter les nouvelles du monde et il restera avec nous quelques temps. »
Tolgas géné se leva. « Hum…. Je ne suis pas conteur, je ne raconte aucune histoire, mais je vais vous révéler ce que je sais et ce que j’ai vu. Loin a l’Est se dresse une armée comme jamais vue auparavant. Un homme a poigne de fer la dirige mais nul ne la jamais rencontrer ou n’en n’est revenue. Les provinces limitrophes sont déjà sur le sentier de guerre. Sur la route des colones entières de réfugiés fuient leur pays et vont dans les villes des pays voisins. Avec l’hiver déjà sur nous, la famine guette et les gens vont mourir par millier. Une guerre sans précédent ce prépare ici. Et je suis venu me mettre au service de votre chef Vingrid. Il nous faut une armée et un chef sous lesquel les clans se réuniront sinon tout sera balayé sur son passage. Et tout ce que nous avons connu disparaitra. Mon peuple est déjà prêt a la guerre. Nos forges fonctionnent a plein régime et moi Tolgas le Manchot ai toute autorité pour faire alliance avec qui de droit.» Un silence pesant planait dans la salle.
Vingrid reprit la parole « Il va falloir mettre nos querelles de coté et ravaler nos rencoeurs. Je veux que demain des émissaires partent voir nos voisins et qu’une réunion des chefs de clan ce prépare. Et maintenant mangeons, buvons, amusons nous, car ceci est peut être la dernière fête avant longtemps » Un cri de la salle monta a l’unisson et un chant fut entamé comptant leur victoire sur les enemis. Tolgas sourit car il aimait ce coté insouciant des humains, demain peut etre seraient-ils tous morts, mais ce soir il profitait ce l’instant présent.
Et c’est ansi que la nuit se déroula. Elle se finit tard. Ceux n’ayant pas de chance, dormaient par terre, les autres avaient réussi a ramper jusqu’à chez eux. Mais Leïnaf veillaient sur les invités de son père et couvrit chacun d’eux d’une peaux. Elle devait être la seul avec les enfants a ne pas être ivres. Le réveil allait s’annoncer brutal pour la plupart d’entre eux. Elle sourire commença a se dessiner, mais les mauvaises nouvelles rapportées par le nain lui revinrent à l’esprit.
Le lendemain les hommes devant partirent se levèrent sans se plaindre, les cheveaux furent vite sellé, Vingrid étant déjà debout avait écrit plusieurs messages qui devaient aller au différent clan limitrophe. Il escomptait recevoir des nouvelles dans une semaine au plus tard. Si à la fin de la semaine il ne recevait rien, il se déplacerait lui même. Il n’était pas dans son habitude d’être supersticieux, mais la il ressentait les signes avant coureur de ce qui allait se passer.
Les messagers partirent. Vingrid resta seul silencieux à réfléchir. Il sursauta quand sa fille lui apporta un bol de bouillon et lui toucha le bras. « Père restaurez vous, car quand vous êtes dans cet état là, vous ne dormez plus beaucoup et ne mangez plus beaucoup » La remarque de sa fille le fit sourire, et il chassa ses pensées pour se restaurer. A peine fini, Tolgas émergeait, les yeus a moitié fermés, sa hache toujours au côté. Il s’assit a coté du chef, le regard éteint, Un bol de bouillon fut posé devant lui. Le fumet du lard lui fit ouvrir les yeux. « Dites moi mon ami, sur combien de soldats pouvez vous disposés ? » Tolgas réfléchit quelques instants « Vous pouvez comptez sur 200 de mon clan. D’autre sont partis réunir nos frères sous la même bannière. Si nous pouvons réunir tous nos clans alors c’est 2.000 nains qui vous accompagnerons. Mais ils nous faudra beaucoup plus d’hommes pour se battre. Et j’ai bien peu que même en réunissant tous les hommes valide de midgard nous ne puissions rien faire. Mais il ne sera jamais dis qu’un tombera sans se battre.»
Le temps passe et Boubou est de plus en plus souvent absorbé par ses lectures. La seule pose qu’il s’autorise est le repas du soir avec tout le monde a la tablée et l’histoire de la veillée. Et comme toujours l’auberge se remplit de plus en plus des gens viennent d’un peu partout pour manger et écouter une histoire. Et comme toujours les rituels ont la vie dure, tout le monde participe au debarrassage de table, de la vaisselle et chacun s’installe, chacun ses petites habitudes, les nouveaux sont toujours interloqué la première fois, mais ils prennent vite le pas. Une fois fini le repas et les petites tâches ménagère qui s’incombe, Boubou enlève son tablier, met se pose sur son fauteuil, bourre une pipe, attend quelques minutes que le silence retombe, que la flambée diminue. Les ténèbres recouvrent une grande majorité de la pièce.
« Je le sais mon ami, nombreux sont les exploits que j’ai entendu sur les nains. Outre le fait qu’ils soient les meilleurs forgerons, ils sont les combattants les plus acharnés » La remarque fis sourire Tolgas…
Pendant ce temps loin sur les terres désolés d’Albion un conseil des nobles ce réunissait devant leur roi.
« Mes Seigneurs, la situation deviens préocupante, la famine guette, jamais nous n’aurons de récolte sufisante pour nourrir le peuple et la guerre gronde. En effet nos espions m’ont rapporté qu’a midgard les nains cherchaient a se rapprocher des humains pour former une alliance. Je ne connais pas encore la teneur de tout ceci, mais si midgard nous portaient un coup maintenant il serait fatal. Jamais nous nous releverions. Il nous faut a tout pris en savoir plus et s’il s’avère qu’une alliance ce profile, la stopper a tout pris. Messire Duroc et Messire Plevain, je vous demande de partir le plus rapidement possible pour voir nos alliés en Hibernia. » Les 2 seigneurs hochent la tête et se lévèrent, prêt à partir sur le champs.
« Je vous ai préparé une missive que vous donnerez a mon ami le Seigneur Tindomné. Il siège au haut conseil d’Hibernia. Il essaiera de vous introduire pour que vous puissiez plaider notre cause. Mais je sais qu’eux aussi on des problèmes dans leur royaume, avec l’apparition de nombreuse créatures magique qui n’étaient point présente jusqu’à peu de temps encore sur leur terre»
La missive en main les 2 seigneurs s’en allèrent préparer leur départ. Et dans l’heure qui suivit, les 2 seigneurs ainsi que leur équipée partaient rejoindre la côte pour prendre un bateau. Le voyage était estimé a 5 jours pour arrivé au port le plus proche des hiberniens. Le temps était pluvieux, un brouillard épais était tombé rendant la visibilité très faible, les landes étaient désertes, aucun chariot, aucun voyageur, seul eux étaient dehors pas un temps comme ceci. Messire Plevain obéissait à son Roi, il donnerait sa vie pour lui, mais il se posait quand meme la question, pourquoi demandez de l’aide a « ces créatures » qui avait l’humeur changeante et qui pouvait vous poignarder dans le dos a la 1ère occasion. Chacun enfermé dans ses réflexions le voyage se poursuici. A plusieurs reprise Messire Plevain vis des bêtes sauvages rodées prés des villages, les gens restaient cloitrés chez eux, enfin ils évitaient de sortir. Le voyage dura deux journées pour arrivé a la côte. L’ambiance même dans l’équipée était morose. Messire Plévain et Messire Duroc s’entrenait souvent sur la marche a suivre une fois arrivé sur l’ile.
Un bateau les attendait, toujours cette pluie qui vous transperçait, voyage sans grand interet, chacun muré dans son silence. Enfin au bout du 5ème jour le soleil était haut dans le ciel, plus aucun nuage et un cri retentit « Terre droit devant » Les hommes se précipitère a l’avant du bateau. Messire Plevain et Messire Duroc endosserent leur armure de maille. Le bateau se rapprochait a bonne allure. Les 2 seigneurs étaient équipés les hommes avait déjà leur bardas sur leurs épaules. Mais quelque chose n’allait pas. Plusieur colonne de fumée s’élevait dans la cité portuaire. Un incendie ? Un des hommes cria « regardé dans le ciel ! » Une forme piquait sur la cité et remontait en flèche. Mais ils étaient encore trop loin pour distingué ce que c’était. La Créature était de forme allongé avec une grande queue. Elle était d’un vert glauque. En bas sur terre ca courait partout. Des dizaines de flèches partait de terre. Un Dragon ! Sir Plevain en était persuadé, c’était un dragon. Il n’en avait jamais vu, pour lui cétait un conte de fée.
Le combat faisait rage. D’énorme pieux était tiré du sol. Les dégats avait l’air considérable et Sir Plevain ce dit que sa mission allait tombé a l’eau avant meme d’avoir commencée. Il donna l’ordre aux hommes de tirer sur le dragon quand celui ci serait a porté.
Une petite patrouille vint les acceuillir au port, apparament il était au courant de leur venue. Ils conduisirent les Albionnais au porte de la ville, ou la encore une surprise les attendait. La ville était assiégé. Une armée de créature goblinoïde était devant la cité. Celle ci malgrès les dommages, était magnifique, les murs étaient de couleur chatoyante, des arabesque et des fresque sur tous les frontons, des murs arrondis, des fontaines a chaque place. Oui une cité qui devait etre magnifique. Il arriverent devant une Elfe de haute stature qui donnait des ordres. Une garde rapproché se tenait a ses cotés, plusieur porte drapeaux aussi. Un cors retentit dans les rang ennemis.
« Je m’excuse Seigneur de vous recevoir dans ses conditions, une musique Douce et un peu d’Hydromel aurait plus été de circonstance » Un cri de rage retentit des ennemis, mais les Elfes et les lutins gardaient leur calme. Ils chargèrent. Une Boule de feu s’ecrasa non loin, arrachant une partie de la toiture d’une maison qui s’effondra. « Dame Tindomné, ils chargent » s’écria Sir Plevain. L’elfe resta paisible. « Mes hommes et moi sommes a votre disposition, si nous mourrons au combat pour vous, cela prouvera a votre peuple qu’une alliance est possible entre nos 2 nations » Se tournant vers ses hommes « En avant » Les lames sortirent et ils chargèrent. Des Oliphants retentirent derrière eux. Mais ils ne se tournèrent plus, leur charge était lancée.
Boubou sourit et ce dit que les humains étaient quand meme de grand enfants, mais il adorait ca. Les volets et les portes était close, il alluma sa petite bougie, sortie sa besace et se remit a travailler.
* * *
Le temps comme figé ne pouvait pour autant épargner les Vierges de Wotan. Ce fût par cet ami, seul réconfort qu’elles trouvaient en ces temps fébriles, que vint la suite des évènements, alors que sa fille adoptive Mélissandre avait rejoint le rang des Vierges.
“- Un enfant s’approche et lui tend un papier.
Islidnna, le regard interrogateur, le suit des yeux alors qu’il s’enfuit.
Lit les quelques lignes.
Se décompose.
Son visage se tend,
elle écarte les bras, incante sa Rune de vitesse, et presse le pas.
Mes Soeurs,
Je viens d’avoir de préoccupantes nouvelles de la part de Grossbouf.
Cette missive que je viens de recevoir, a été rédigée de sa main. Elle devait m’être apportée si notre ami n’était pas revenu dans les cinq jours.
– ouvre fébrilement la feuille et lit:
” Je suis partit à la recherche des Nornes, et si je devais ne pas revenir,
dites à ma chère et tendre Sil que je lui confie la garde de ma fillote et de ma fille adoptive.
Je vous aime toutes,
adieu
Votre fidèle protecteur,
Boubou.”
– tend le papier à Bryn, et devant le regard expressif de la Maitresse des Portes, ses yeux se plissent.
” Rendons-nous toutes au plus vite à Mularn,
nous devons nous y réunir.”
Les femmes se réunirent et partirent le soir même sur les traces de leur Gardien. Trois jours leur furent nécessaires pour comprendre un peu mieux la situation.
” – Bien, asseyons-nous tous confortablement…
Brynhild enlève sa cape, la pose sur le dossier de sa chaise et s’installe.
La plupart des Vierges de Wotan sont venues dans la grande salle à l’appel de la Maitresse des Portes, et se placent autour de l’immense table.
– Je souhaitais que nous fassions ensemble un point sur ces trois soirs ou nous avons cherché notre ami Grossbouf.
Elle se tourne vers Islidnna
– Pourrais-tu nous lire en introduction la lettre qu’il t’avais laissé en partant Islidnna?.
La Runemaster sort la lettre et la lit.
Un silence s’installe.
– Nous avions rendez-vous à Mularn, dit Psylvien, d’où Guldrun venait d’ailleur de s’enfuir sur sa monture…
– Et c’est là que nous avons pour la première fois vu Cheval, qui alors cherchait Guldrun! rajoute Neraia.
Brynhild regarde la douce Aeli, qui à sa demande prend des notes pour garder une trace de la réunion.
– Il nous fallut donc partir vers la fôret d’Yggra, tourver l’arbre d’Yggdrasil au pied duquel sont légendairement les Nornes, sur la piste de notre ami.
– Sur le chemin, nous avons rencontré un certain Haaghard, qui avait vu Grossbouf quelques jour auparavant, se lance Ivory. Il connaissait Sil aussi… et nous a accompagné jusqu’à cet arbre.
Aeli:
– Nous avons vu Annelaure, qui nous a appris que Cheval était lui aussi sur la piste de Grossbouf, que Boubou avait eu une vision un soir, et était partit vers un cercle de pierres… ou Guldrun est encore apparue peu après. En fait, notre ami serait aussi recherché par la guilde de Cheval…
Un temps s’écoule, où toutes semblent rassembler leurs idées, les sourcils froncés.
Psylvien prend la parole:
– “Nous nous sommes rendues au cercle de pierre, où Krapou, un prêtre, officiait le rituel des Nornes, et en échange d’une peinture runique, il nous permit de rencontrer Vervandi, la Norne du présent, qui nous dit à peu près cela:
“Disperses toi un instant nuit sans fin”
“et laisses poindre la lumière du matin”
“Avant que de nouveau, les Cieux tu Obscurcisses”
“Masquant le futur et n’en laissant connaïtre que les prémices.”
“Ainsi Tous vous voilà face à moi…
“vous qui etes nés des mains d’URDA la vieille,”
“Vous qui avez cessez de suivre le chemin que je tisse”
“Vous à qui Skulda grave des destinées sans Nul autre pareil”
“et dont la finalité, par de sombres circonstances, vient d’être troublée.”
Je me souviens bien d’ailleurs qu’il ne fallait absolument pas lui poser de questions….
Elle nous a dit le nom de ses soeurs, Urhd, la conteuse qui dit le passé, et Skuld la tisseuse celle de l’avenir, et aussi que nous pouvions l’appeler trois fois”.
” Il fallut ensuite amener une pierre de rêve à Uhrd reprend Mélissandre, la pierre de rêve qui avait servi lors du rituel pour ramener Sil à la vie un jour, celle qui contenait les souvenirs que Urdh n’avait plus, “au fin fond du monde des géants de feu, les fils d’Ymer” avait dit Vervandi.. alors nous y sommes allés, et voilà ce qu’elle nous a raconté…”
Le visage crispé, Mélissandre se lève et semble réciter par coeur les phrases de la Norne:
” Il y a de cela plusieurs cycles,
vint au monde un Troll,
qui, abandonnée à la naissance,
fut recueilli par une famille humaine.
Dure est sa vie, étranger parmis les siens,
il subit les moqueries des autres enfants,
mais garde son coeur intact, et se réfugie dans ses rêves.
Batailles épiques,
fracas des armes, et amour de la musique le pousseront vers Skadi.
La journée travailleur, le soir il s’enfuit dans les tavernes,
Ecouter les conteurs et rêver de son destin.
Poussé par un vieil homme, il le suit,
et décide d’embrasser la carrière de Skald.
Dès lors, il prend de l’assurance,
travaille dur et affirme sa personnalité,
le corps et l’âme liés vers son destin.
La rencontre de Grossbouf avec les Vierges de Wotan
sera scellée par le geste de l’une d’entre vous,
aujourd’hui lointaine:
Slayanya le ramène à la vie lors d’une bataille.
Ses yeux et son coeur alors se rivent à l’une des Vierges,
farouche combattante, toujours silencieuse.
Aupèrs d’elle se déclare l’Amour,
réciproque et intense,
dont résonnent encore certains lieux
dont la tour de Gna et le cercle de pierre de Skona.
Tous les jours ensemble,
vivent leur bonheur,
assombri par le fait qu’elle souhaite le garder encore secret,
évitant ses Soeurs, cachant son amour pour le Troll.
Portée par la curiosité, Lame amie au coeur pur,
aura des mots imprévus,
et provoqua sans le vouloir un malentendu.
Le Troll se cru trahi,
fragile du secret qui pesait sur leur relation,
triste de se rappeler combien leurs différences de race pouvait être un fossé,
brisé de ne pouvoir aimer au grand jour cette femme qui lui répondait pourtant.
C’est cette conjoncture qui attira sur vous l’influence d’un esprit.
Sil, possédée, dit une dernière fois son amour à Grossbouf,
avant de se jeter du haut du pont suspendu de Skona.
Voici l’histoire que vous souhaitiez entendre aujourd’hui,
c’est celle sui guide vos pas et hante votre ami.”
Mélissandre se rassied, le visage pâle et la gorge sèche.
Islidnna lui tapote l’épaule en essayant de la réconforter et poursuit:
” Il nous fallait alors logiquement trouver Skuld, qui nous a mené à Nenyth, notre Hamingjar. Cette entité serait donc en quelque sorte liée aux Vierges de Wotan, et nous a dit que tout cela était de sa faute, car il l’aurait provoqué, en cherchant à faire disparaitre les sentiments des membres de la guilde… mais sous l’influence de quelqu’un ou quelque chose qui l’y aurait poussé par de mauvais conseils. Sil n’étant pas là, il fut demandé que seule une Vierge ayant enfanté puisse libérer Grossbouf.”
La runiste reprend sa respiration.
” Cela aurait été la ‘rançon’ du plus grand amour qu’une femme puisse porter nous a dit Nenyth… mais je crois surtout…”
Elle regarde Brynhild et semble hésiter
” Je crois que les Nornes voulaient que cela soit dit, ou qu’il fallait que cela soit dit, si Grossbouf n’était pas libérée par Sil. Je vous ai donc avoué la naissance de Lili, et notre ami est maintenant libre”.
Islidnna se tait et regarde ailleurs.
“Bien, cela semble toucher à sa fin pour les explications”, dit la Maitresse des Portes.
Elle jette un coup d’oeil aux notes d’Aeli.
“Tout cela sera consigné et vous pourrez y accéder sous peu, si vous voulez le relire. Il manque des choses, mais nous rectifierons le texte par la suite, et cela sera sûrement aussi aggrémenté par ce que nous découvriront à l’avenir…”
Et les Nornes firent leur apparition.
Comme ces chiennes avides de Nornes,
Qui s’élèvent où tout se perd …
Notre célébrité durera à jamais
Bien que nous devions périr demain,
Nul ne survit à une nuit à la condamnation des Nornes.
Les Nornes bienveillantes et bien nées façonnent les vies heureuses, alors que les Nornes malveillantes sont cause du destin hostile qui frappe certains.
Hamdismál (dits de Hamdir), dans l’Edda.
Omniscentes à elles trois sur le passé, le présent et l’avenir, elles se complètent pour dévoiler la Vérité.
Elles poussent aussi Islidnna à avouer qu’elle a enfanté une fille, Isliadel. Celle-ci fût confiée dès son plus jeune âge à Grossbouf, le plus proche ami de la Myste. Ne pouvant l’élever seule, et certainement encore moins en secret de la guilde, elle avait choisi de l’éloigner au mieux des Vierges, et aussi de leur destinée.
Une fois de plus, aucune des Soeurs ne l’interroge sur le père ni ne la blâme d’avoir gardé le secret.
L’enfant est encore jeune et a choisi comme son père la voie de Skaldi, chanteuse douée.
Réservée, elle passe le plus clair de son temps à parcourir les steppes aux côtés de sa cousine Millie, guérisseuse de renom. Insouciantes, elles grandissent dans la guerre sans vraiment encore se rendre compte des dangers qui les guettent.
Alors qu’elle pouvait enfin sortir de la clandestinité, Isliadel choisi de rentrer dans l’Assemblée du Dixième Jour, suivant un combattant aguerri dont elle est éprise, Magnusson.
“Génèse de l’Assemblée du Dixième Jour.
Depuis neuf jours, l’étrange rumeur parcourait le pays. Depuis neuf jours personne n’osait y croire et pourtant … le vent soufflant dans les sapins, la mer s’échouant sur les rochers, tout semblait murmurer la terrible nouvelle : Odin était mort. Pendu à un arbre, percé par sa propre lance, il avait succombé après d’atroces souffrances. Depuis neuf jours, le monde semblait en deuil, attendant dans les frémissements de l’hiver ce qui s’annonçait comme le début d’une apocalypse…
La nuit était tombée sur notre campement. Nous étions réunis autour du feu crépitant. Enroulés dans nos couvertures, serrant nos capes contre nous, nous cherchions le sommeil. Entre derniers murmures et premiers ronflements la fatigue nous gagnait ; le temps des songes était venu.
Le soleil se levait à peine au milieu des brumes quand soudain nous fûmes envahis par une ombre gigantesque. L’aube de sang disparut dans le manteau du géant, engouffrant dans son étoffe les quelques rayons qui dissipaient le givre et la rosée.
« Je suis revenu et ce que j’ai appris, je suis venu vous le transmettre. Vous allez apprendre à parler le langage secret des runes et les chants mystérieux ; vous allez apprendre l’art des armes et la guerre. Alors parmi la musique des mots de vos amis, vous entendrez les branches qui craquent sous les pas de l’ennemi et nul ne vous surprendra dans votre sommeil. Alors vos yeux pourront discerner au milieu de la nuit le visage affreux de ceux qui veulent vous nuire. Alors votre bras saura frapper au cœur ceux qui veulent voir périr notre peuple. Oui, le temps est arrivé où il ne nous faut plus tolérer la présence des étrangers. Albion et Hibernia depuis trop longtemps nous narguent. Là, à nos portes, elles s’étalent comme des plaies mal soignées.
Portez vos pas hors de nos frontières et mettez fin à cette présence qui offense notre gloire. Semez la mort et la terreur sur leurs terres. Jamais vous ne connaîtrez de trêve, jamais vous ne faillirez. Il est temps d’aller leur annoncer que leur heure a sonné, que voici la fin de leur règne.
C’est pour cela que vous formerez une Assemblée et vous suivrez mes préceptes. Vous témoignerez à ses membres toujours respect, loyauté et amitié. Face à la calomnie, vous resterez unis ; face au mensonge vous vous montrerez clairvoyants ; face à la mort vous serez dignes. Pour eux votre oreille sera toujours disponible; pour eux votre cœur sera toujours ouvert ; en eux vos yeux trouveront toujours sujet à l’émerveillement et à l’admiration ; qu’ils ne voient que le meilleur ; que votre bras soutienne le leur en toutes épreuves ; qu’il soit leur appui quand la fatigue les guette. Tant qu’il y aura le soir un feu autour duquel vous vous rassemblerez, alors votre repos sera assuré et vous n’aurez besoin de rien de plus.
Vous resterez toujours unis ; jamais vous ne laisserez ni la cupidité ni l’orgueil ni la mort vous séparer car votre union est le fruit de ma volonté. »
Odin nous parla durant de longues heures et nous suivîmes en silence son enseignement. Il nous quitta le soir venu. Alors, comme marqués dans nos chairs par ses paroles, nous fîmes ce qui nous sembla être notre premier feu. Sans un mot, nous regardâmes le soleil décliner lentement répandant des teintes pourpres et dorées. Ensemble nous savourions les dernières lueurs de cette journée, de ce Dixième Jour.”