Hi everyone,
Je vous l’avais dit, j’ai quand même fait pas mal de choses ces derniers temps… Dont découvrir l’excellente série Akta Manniskor, et m’inscrire à un cursus d’astrobiologie de l’Université d’Edinburgh. Ceci n’ayant pas de rapport à première vue, je vous invite quand même à lire la suite pour découvrir comment les deux se rejoignent au final 🙂 *teasing*
Commençons donc par Äkta Människor, série suédoise commencée en 2012 et qui me tient en haleine chaque semaine depuis que j’ai rattrapé mon retard sur les deux premières saisons. Le pitch de base est vu et revu pourtant : des robots humanoïdes viennent prendre place dans la société contemporaine. D’ailleurs, il les appellent HuBots, du nom que j’ai donné il y a 4 ans à une catégorie de films geeks, ceux qui “traitent des interactions entre humains et robots, et de leurs conséquences”. J’y notais à l’époque d’ailleurs que toutes les œuvres à tendance hu’bots sont une réflexion quand à notre positionnement affectif face à l’environnement informatisé. Et Akta Manniskor n’y fait pas exception, au contraire d’une autre série du moment, Almost Humans, qui elle se penche plus sur les capacité extra-humaines qu’une collaboration avec les robots pourrait nous apporter.
Akta Manniskor nous parle de ce qui va très bientôt nous interpeller au sujet des vies robotiques : leur indépendance, leur pulsion de vie, leurs failles et leurs désirs. Sujet largement décliné et pourtant, il y a ce je-ne-sais-quoi, peut-être suédois, qui en fait un chef d’oeuvre. Ce n’est pas une simple histoire d’amour humain/robot par exemple, c’est toute une famille qui s’éprend un robot. Y est aussi abordé la question de la survivance après la mort via le transfert de mémoire dans un humanoïde. Et puis on voit un robot se débrancher lui même, ne comptant que sur un humain pour le réveiller, lui rendre vie, afin de revenir plus tard. Et ça va beaucoup plus loin… je vais essayer de ne pas trop spoiler, mais la question de l’adoption d’un humain par un robot est aussi posée, celle des virus informatique tout aussi dévastateurs que les virus biologiques, le vol et le traffic de hubots… bref, cette série est très poussée et c’est vraiment rafraîchissant dans un domaine de réflexion qu’on pourrait penser totalement sclérosé.
Viennent s’ajouter à ces bonnes idées un casting touchant, des images superbes, et un dosage des effets spéciaux très plaisant, c’est à dire léger. Quelques rajouts par-ci par-là seulement, qui font qu’on reste en prise avec une réalité proche et tangible. Akta Manniskor ne fait pas que poser des questions, mais cherche réellement à y répondre, en nous mettant en prise avec nos propres sentiments contradictoires.
En voici une citation incroyablement pertinente :
(programmeur) – Je dois maintenant savoir si je lui donne la liberté ou pas. A ton avis, à la question “Puis-je terminer ma vie?” et donc potentiellement, se suicider, qu’est-ce que je dois mettre?
(étudiant) – Évidemment, il faut mettre oui !
(programmeur) – C’est là que tu te trompes, je dois lui donner le choix. Si je l’oblige à pouvoir se suicider, il ne l’a pas.
Voilà pourquoi cette série est absolument à voir si ces questions vous intéressent… tout comme le cursus sur l’astrobiologie Coursera que je suis en train de suivre actuellement et dont je vous parlais en intro.
Coursera, c’est un site web, mais-pas-que… voici leur présentation :
“Grâce au web, nous pouvons connecter les gens à une formidable éducation, de façon à ce que chacun dans le monde puisse apprendre sans limites. Coursera est une entreprise éducative partenaire des meilleures Universités et organisations mondiales offrant à tout le monde des cours gratuits”.
Derrière ce projet, c’est donc toute une philosophie qui est mise à l’œuvre. Et contrairement à ce qu’on pourrait envisager au premier abord, les cursus à suivre ne sont ni médiocres, ni inabordables. Inscrite à cette session “Astrobiologie et recherche de vie extra-terrestre” depuis plusieurs mois, j’ai reçu entre-temps des offres pour d’autres cours. J’ai suivi le début de “Créativité, Innovation et Changement” de l’Université de Pennsylvanie avec plaisir, je ne l’ai cependant pas fini car l’apprentissage de la créativité ne me concernait pas du tout. Mais cela m’avait permis de commencer à comprendre comment fonctionne Coursera, avant de me lancer dans ces 5 semaines en cours sur un sujet que je n’avais quasiment jamais abordé. Je précise cependant qu’il était bien noté sur l’introduction de mon cours sur l’astrobiologie que ce cursus était abordable par tous, sans aucun pré-requis scientifique nécessaire. Et je confirme, les leçons sont progressives et très compréhensibles pour les novices.
Le principe est simple : des cours en vidéo à suivre à notre rythme, des questionnaires pour estimer son niveau d’apprentissage, des forums pour les participants, et une interaction totale avec les enseignants, qui sont disponibles pour répondre à toutes les questions. Il est intéressant de remarquer que non seulement l’équipe ne se cache pas que nous soyons aussi testeurs de leurs sessions (de nombreuses newsletters nous invitent à donner nos avis, nos retours, à participer à des expériences innovantes pour mettre en valeur les cursus), mais aussi qu’il est possible d’obtenir un diplôme certifiant la formation, seule option payante dans tout le site web.
Pour revenir à mon sujet de base, je suis donc depuis la semaine dernière les cours d’astrobiologie. Alors bien sûr si la question sous-jacente est pour tous la recherche de vie extra-terrestre, les bases de l’astrobiologie sont précises :
– Connaître la vie sur Terre, ses limites et ses formes diverses, pour définir ce qu’est un environnement habitable et les conditions de formation biologique
– Se pencher sur la question de la vie extra-terrestre et ce qu’impliquent, philosophiquement mais aussi scientifiquement, les réponses oui ou non
– Envisager la possibilité que l’homme ou tout autre forme de vie terrienne, puisse aller vivre sur une autre planète
Et c’est là que ma réflexion hubotique (j’aime défricher les termes, oui) est venue titiller mon instinct de recherche. J’ai donc lancé un topic dans les forums, afin de créer un groupe de réflexion à ce sujet, intitulé MechLife study group. L’idée est de s’intéresser aux formes de vies mécaniques, avec la question ultime “Les robots seront-ils un jour considérés comme vivants?”.
La littérature et le cinéma ayant déjà pas mal décliné le sujet, je vais essayer de regrouper un max de documentation. Il y a aussi la question des parties physiques mécaniques de plus en plus courantes, qui peuvent aider à définir la notion des frontières de la vie. J’aimerais aborder l’idée que les nouvelles technologies changent notre humanité en nous permettant de nous “étendre”, de nous “déployer”, à travers les réseaux et grâce aux machines, pour comprendre comment nous interagissons et changeons au contact de ces nouveaux outils. Enfin, concernant la colonisation d’autres planètes, il est intéressant de se poser la question des vies numériques, et de la façon dont nous pourrions “vivre” ailleurs à travers le numérique.
Je ne sais pas si tout cela vous interpelle, mais du coup, Akta Manniskor et astrobiologie forment une réflexion que j’avais envie de vous partager. N’hésitez pas à laisser vos commentaires si vous avez des choses à rajouter au sujet 🙂
A ceux qui se demandent pourquoi j’ai pas encore parlé du film “Her”, ben ça sera l’occasion d’un article complet, dès que je libère quelques heures de mon planning.
That’s all folks.