Enjeu de taille sur internet (voire substance première), et parfois attribut désigné comme féminin, la faculté à participer, à donner sa voix, à agrémenter une base de connaissance commune, est un sujet d’actualité.
Et depuis que les entreprises ont découvert qu’elles pouvaient se créer – ou louer – des comptes utilisateurs “anonymes” pour vanter leurs propres produits sur le net, le feed back internaute est en effet devenu un domaine d’expression à part entière, objet de nombreuses réflexions.
Voici quelques idées qui ont certainement dû inspirer cette discussion entre Genaro Bardy et Eric Maillard, intitulée “Les converstations ont-elle vraiment lieu sur les médias sociaux?“. Le sujet s’y prêtant tout particulièrement, j’ai eu envie d’y répondre…
“nous avons évoqué l’influence. Au sens large.”
* Passionnant débat, Wikipedia : L’ influence sociale ou la pression sociale est l’influence exercée par un groupe sur chacun de ses membres aboutissant à lui imposer ses normes dominantes en matière d’attitude et de comportement. Cette influence entraîne la modification des attitudes, croyances, opinions d’un individu ou d’un groupe suite au contact avec un autre individu ou groupe. On distingue classiquement trois types d’influence sociale : le conformisme, la soumission à l’autorité, l’innovation.
“au point d’occulter les prises de paroles sur d’autres médias ou les autres, anciens (vrais?) réseaux d’influence classique qui permettent à une entité, une marque, une institution de rétablir un point de vue.”
* Vous parlez de “rétablir” un point de vue, on suppose donc qu’il y a eu une assertion assez influente pour mériter d’être revue : d’où viendrait cette info? Je crois qu’il faut répondre au média par le même média. Si c’est un article dans un mag, répondre ds un mag, etc… La crédibilité accordée aux informations sur internet est encore fragile (et pour cause, votre sujet de discussion l’illustre). Si je remplace “rétablir” par “établir”, appliquée au web, cela me semble intéressant: le positionnement web peut être complètement différent ET/OU complémentaire des autres positionnement marketing dit classiques (TV, affichage). Quand aux (vrais?) réseaux d’influence classique, permettant un débat – pour aller dans la suite de l’article – quels sont-ils? A l’image des agoras, quels sont les terrains de discussion d’influence dont vous parlez? La plupart des médias “classiques” étant vérouillés (non, ni un sms pendant une émission, une lettre au “courrier des lecteurs” ne sont de l’influence), pour ma part, je ne me vois aucun droit de réponse aux entités, marques et institutions lorsqu’elles communiquent. J’envoie parfois des retours clients, type questionnaires ou feed-backs spontané. Mais je ne me sens pas influente pour autant.
“Car c’est bien là que se passent les discussions fleuves sur les sujets qui génèrent la vox populi. N’importe qui débat sur ces communautés médiatique, et surtout tout le monde.”
* Entièrement d’accord! En évoquant le trollisme geek “Monsieurs/Madame S., un avis sur tout, et surtout, un avis” 😉 Mais qui pour l’entendre? Il me semble encore que la communication n’est que dans un sens… La marque/institution/entité va de toute façon imposer son point de vue, même s’il faut le changer selon les opinions exprimées dessus. La vox populi ne restera que le tsunami du tremblement de terre qu’est la communication institutionnelle… une conséquence. Il serait intéressant d’avoir des services d’analyse de comportement et d’avis, voire de propositions commerciales faites par les clients, ante-dévellopement, par exemple.
“Si vous souhaitez analyser les grands mouvements sociétaux autour d’un sujet, c’est sur ces conversations que votre regard devrait se porter. Eric insistait même sur la pertinence de l’analyse de ces commentaires, bien plus que sur des résultats de sondages facilement orientables selon la question ou le gain supposé qu’ils pourraient laisser espérer.”
* Plutôt complètement d’accord, sauf qu’à moins d’avoir des réponses pertinentes et analysables (except kikoolol, foutage de troll et autres votes blancs), ça reste useless. Avant d’arriver à une analyse de “grand mouvements sociétaux”, il y a énormément de travail : la voix du web est encore partagée entre hyper pop et hyper nerd. Il faut donc s’y atteler méticuleusement. Ce que ne peut pas faire un bot. Ce que font quelques hyper spécialistes de la toile.
“Nous constations que souvent même, les lecteurs de ces articles étaient demandeurs de faits, d’expertise, alors que les journalistes étaient les premiers relais d’une émotion parfois en fort décalage avec la réalité des faits. ”
* Totalement! C’est un moyen d’influence… la dictature de la peut et de l’émotion, ces drogues du cerveau, prophétisée depuis Big Brother. Le fait que les lecteurs soient demandeurs d’expertise est en soit une donnée très intéressante! Cependant on en revient à la fiabilité du média. Pour exemple je m’interroge rarement sur les assertions portées par Science et Avenir (magazine), il ne me viendrait pas à l’idée de leur demander + d’expertise! Même si rien ne me prouve qu’ils ont + raison qu’un site web, ma confiance reste limitée dans les données actuelles sur internet. Ce qui me pousse au doute. Ce qui biaise la réflexion “en comparaison” aux médias “classiques”.
Marrant, j'avais parlé de la " masse silencieuse " sur le web 2.0 y a pas longtemps …..