Shame on Geek !

On avait parlé du premier numéro de Geek Magazine, alors, forcément, on s’est jetées sur le numéro 2 !
A lire : Geek le MAg, troisième

Et là … c’est le drame ! Geek s’affiche clairement comme un magazine sur les séries TV et surtout, les films, le tout saupoudré d’interviews et de sujets qui participent à la culture geek (mais n’en sont pas forcément vraiment).

Quand à notre sujet principal, c’est catastrophique. Une fois de plus, le sujet annoncé en page de couverture sur les filles geek est relégué à la dernière page du mag’, s’intitule Code Lisa – wooo quelle référence, dans cette série des hommes créent de toutes pièces une femme “parfaite” façon bimbo américaine grâce à leurs ordinateurs – et est illustré par une image de … Lisa Simpson ! Alors ce n’est pas qu’on ne l’aime pas, d’ailleurs ce numéro fête l’anniversaire des Simpson et c’est peut-être pour cela qu’il l’ont choisie, mais franchement, y’en a quand même bien d’autres des icônes féminines geek, cherchez un peu ! L’article reste cependant flatteur pour la gente féminine, avec pour citation cette phrase “La geekette est une femme de son temps qui balaye sans tabou la boniche du siècle dernier” (bon allez, c’est un peu tout fait mais c’est gentil) et nous propose, évidemment, comme une cible commerciale de choix.

Nous ne sommes pas les seules à avoir remarqué que le mag’ est clairement masculin et une fille s’en insurge dans le courrier des lecteurs, ce à quoi ils n’ont à répondre que “ni mâle ni femelle, (ils) sont tous des robots à la rédaction”. Des robots-rédacteurs dont l’état civil est masculin à 94% quand même.
Un magazine culturel masculin génération Y : voilà ce qu’est Geek le mag’, et y’a pas de honte à ça. Mais le cibler GEEK, c’est un peu ouvrir un stand bio pour vendre des sacs en papier : ça y ressemble, on en parle, on soutient, mais au final ce n’est pas ce qu’on nous vend.
Dommage ! Bien sûr cibler le mag’ complètement geek aurait certainement été un pari un peu trop risqué pour la presse nationale, et puis ce titre est une traduction du magazine américain du même nom (voir sur le blog de Shunrize ici), dont je n’ai pas trouvé la date de première publication mais qui ne doit pas être très récent. Du coup, effectivement, il y a 1 ou 2 ans, donner comme nom geek était une originalité intéressante pour défricher le sujet. Maintenant que le terme est galvaudé et désigne clairement un mode de vie généralisé, une audace rédactionnelle façon NoLife TV aurait été beaucoup mieux reçue par la communauté.


Un magazine de spécialistes, voilà ce qu’on attendait tous. Un mag’ rien que pour nous, qui donne des astuces pour nettoyer son clavier d’ordi sans démonter les touches ou fait le palmarès des hits sur google, nous raconte les coulisses de Kaamelott, et dissèque les secrets de la série Chuck – je suis vraiment déçue de lire que pour eux “Chuck” ne désigne que Chuck Norris, ce dont ils se targuent en réponse à un autre mail de lecteur, faisant clairement comprendre qu’ils n’apprécient pas cette série et donc n’en parleront pas : grave erreur, on leur demande pas leur avis, on veut des informations, des détails, savoir ce qui fait vibrer les geeks en ce moment !

Pour toutes ces raisons, je crains que passé l’engouement de ces deux premiers numéros, Geek-le-french-mag’ ne vienne jamais prendre place aux côtés de ma collec’ Vidéo Girl Aï et mon livre Chaos et Cybercultures. Surtout que le gros homer aux airs de vainqueurs sur la couverture me rappelle un peu trop ce geek aux fesses rivées sur son canapé toute la journée, persuadé de maîtriser le monde via son clavier, qui fait son mossieur S avec sa devise “un avis sur tout et surtout un avis”, se donne de fausses identités sur le web tout en effaçant son historique de navigation à chaque fois que je lui propose de consulter un site …
Anata wa BAKA !

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